L’alphabet dactylologique de la LSF
Méthodes PECS, TEACH, Makaton, verbo-tonale, langue des signes, pictogrammes… les méthodes de communication alternatives pour enfants non verbaux existent bien, mais semblent toujours aussi peu connus des parents et même des professionnels.
Communication par échange d’images (Pecs), alliant pictogrammes, signes et oralisation (Makaton), ou uniquement les signes (Langue des Signes Française), ou les pictogrammes, ou s’appuyant sur les mouvements du corps pour produire des sons… les moyens sont pourtant variés pour permettre aux enfants une chose vitale : communiquer avec leur entourage.
Ces méthodes, lorsqu’elles sont connues provoquent pourtant de nombreuses réticences. Elles sont en effet suspectées de retarder, sinon d’empêcher l’arrivée de la parole chez l’enfant. Alors qu’il est bien reconnu au contraire qu’elles ne font que l’anticiper, l’aider à émerger.
Camille n’est pas sourde, prononce quelques mots et beaucoup de sons mais présente des difficultés motrices globales et fines qui se répercutent au niveau de la prononciation (position de la langue pour la production de certains sons…).
Elle a commencé à apprendre le français signé (signes de la LSF posés sur la phrase dite simultanément oralement, mais sans en changer la syntaxe) à l’âge de 6 ans. Auparavant, nous arrivions tout de même à communiquer car Camille est très gestuelle, volontaire et imaginative, mais plus difficilement, ce qui générait des colères et des angoisses fréquentes.
Cet apprentissage a été une vraie libération pour Camille, qui désormais, au bout de trois ans maintenant de cet enseignement, s’exprime de plus en plus en signant et enrichit son vocabulaire de jour en jour.
Bien entendu, nous avons, nous aussi suivi des cours pour apprendre à parler avec les mains…
Camille utilise donc principalement les signes de la langue des signes pour communiquer. Elle en connaît désormais une bonne quantité qui lui permet de se faire comprendre correctement.
Nous utilisons également les pictogrammes piochés dans différentes banques de données (voir dans “Liens“) ainsi que ceux dérivés de la langue des signes et quelques-uns du programme Makaton (association oralisation – signes – pictos).
Grâce à son excellente mémoire visuelle, Camille n’a aucun problème à reconnaître des mots simples et elle a très rapidement et facilement intégré ce système de communication.
Au quotidien, nous utilisons la langue des signes et l’oralisation bien entendu et Camille nous dit les mots qu’elle est capable de prononcer.
Un classeur de type PECS est à la disposition de Camille. Elle utilise ainsi la “bande phrase” pour nous dire ce qu’elle veut en allant piocher les mots “Je” et “Veux” suivis du ou des pictos correspondant à sa demande. Il s’en sert aussi en séances de travail avec l’éducatrice afin d’apprendre à visualiser les mots, puis les phrases.
A l’intérieur du classeur sont classés les mots par catégories (sujets, verbes, actions…) que Camille va piocher pour constituer sa phrase et exprimer sa demande précise. Elle colle les mots sur la bandelette et vient ensuite nous la donner.
L’établissement dans lequel est accueillie Camille propose également des séances de méthode verbo-tonale que Camille suit trois fois par semaine. Il s’agit de produire des sons en s’appuyant sur des mouvements du corps. Tout comme l’emploi du temps, support visuel, aide les enfants à comprendre leur environnement, les mouvements, supports physiques, les aident à prononcer.
Au final, toute une palette de possibilités qu’il appartient à chacun de personnaliser en fonction des besoins de son enfant. Le mieux étant, à mon avis, de proposer un maximum de supports afin que celui-ci puisse choisir et utiliser la méthode qui va lui convenir le mieux.