Bulletin de santé

Deuxième hospitalisation en sept mois pour Camille.

Et toujours pour les mêmes raisons : alternance de constipation/diarrhée, vives douleurs lors des repas pour finir par une absence quasi-complète d’alimentation y compris les boissons.

Le médecin traitant consulté ces dernières semaines a fait faire diverses analyses mais ne paraît pas avoir conscience de la douleur qu’éprouve Camille, dont on rend pourtant compte avec insistance.

Les semaines passant, tout a donc fini à l’hôpital pour espérer voir (enfin ?) l’issue des douleurs et du problème avec examens approfondis si possible dont il avait déjà été question lors de la première hospitalisation mais qui avaient été suspendus au dernier moment au vu de l’amélioration de l’état général de Camille.

Grave erreur d’appréciation de notre part !

Une radio faite le jour de son arrivée (le vendredi) montre la présence d’un fécalome malgré un lavement fait à domicile la veille au soir. L’interne de service nous indique que Camille va pouvoir retourner à la maison (!!!) avec une augmentation de son traitement pour la constipation et que la cause de ces douleurs seraient dues à la … puberté ! Bon, c’est vrai, Camille a déjà 9 ans ½… Pourquoi, diantre, n’y avions-nous pas déjà pensé ?

Le lendemain, le médecin cette fois, nous confirme que Camille souffre de constipation chronique et qu’il faut effectivement qu’elle ait un traitement de fond pour y remédier. Elle préconise d’emblée deux lavements par jour pour éliminer ce fécalome qui serait la source de ses douleurs. Elle programme une nouvelle radio pour le lundi et un lavement « par le haut » si rien ne se passe. Camille est mise sous perfusion qui permet ainsi une hyper-hydratation. Elle a aussi un traitement pour l’estomac « au cas où… ».

Camille a effectivement un lavement en fin d’après-midi qui entraîne de terribles douleurs et ne donne pratiquement aucun résultat. Il lui est également administré des doses adulte de laxatif qui ont les mêmes effets, c’est à dire rien.

Le centre hospitalier semble très adepte du principe « essai-erreur ». Un traitement est essayé et s’il ne marche pas… on en change tout simplement. Quoi de plus simple ? J’ai la désagréable impression que ce système pratiqué à l’aveuglette fait engloutir des litres de médicaments à Camille, sans savoir s’ils sont appropriés ou non, juste « pour voir ». Désagréable impression que ma fille sert de cobaye. La logique serait me semble-t-il d’effectuer tous les examens nécessaires, d’attendre les résultats et d’agir en conséquence, mais bon… visiblement je suis la seule à penser de cette manière.

Dimanche : le même médecin nous dit que les lavements sont mis de côté car inopérants. Sont continuées par contre les fortes doses de laxatif. Toujours sans aucun résultat d’ailleurs. Les antalgiques ne sont pas plus efficaces et Camille continue à se plaindre de fortes douleurs au ventre (pas moyen de lui donner des médicaments plus forts car… ils constipent). Aucune amélioration donc de son état général depuis son arrivée.

Lundi : visite d’un autre médecin, chef du service gastro-entérologie. Retournement complet de situation : Camille n’a en fait aucun fécalome, le traitement anti-constipation est d’aucune utilité et les examens (fibroscopie et coloscopie) que nous demandons depuis plusieurs jours, aucune raison d’être.

Abracadabra, ni vu ni connu, j’t’embrouille… Le fécalome a disparu de la radio pendant le week-end, comme par enchantement. C’est-y pas beau ?

Dernière version en date, elle souffrirait donc de « troubles fonctionnels », termes suffisamment vagues pour englober tout et n’importe quoi sans trop s’avancer. Troubles qui seraient donc surgis de nulle part, et seraient responsables de toutes les douleurs et de tous les dysfonctionnements.

Le mot « psychologique » a même été entendu mais on a beau répéter à Camille (qui se portait comme un charme jusqu’à ses premiers problèmes en juin dernier) « tout ça, c’est dans ta tête », (ou dans la notre ?) elle n’a pas l’air d’en être convaincue. Et nous non plus d’ailleurs…

En fait tout cela répond à une logique implacable : les médecins ne trouvent rien DONC elle n’a rien. Imparable non ?

Pour elle, aucune différence dans les diagnostics : toujours amorphe, allongée toute la journée et sans énergie, elle ne mange ni ne boit pratiquement rien et les douleurs sont toujours là. Chaque jour amène désormais la rituelle prise de sang au rythme de 4 à 5 flacons à chaque fois…

Je m’attends que d’ici peu on renvoie ma fille à la maison avec une grosse boite de Spasfon et je crois que là, je serais très, très colère…

car rien ne m’empêche de penser que si Camille parlait et pouvait expliquer ce qui lui fait mal et quand, elle serait d’ores et déjà soignée et dehors…

Mardi : une infirmière amène le laxatif à Camille alors qu’il a été décidé la veille de le supprimer. 24 heures entre décision et application, une sacrée inertie… Nous demandons à ce que le personnel se consulte. Merci.

L’interne nous reproche notre agressivité. Effectivement, s’il y a quelqu’un qui ait une raison d’être un chouïa énervé, ce n’est pas lui, mais plutôt les parents de cette petite fille, hospitalisée pour la deuxième fois, toujours pour la même chose, que personne n’arrive à soulager de ses douleurs. Les parents qui réclament deux examens à notre avis essentiels (fibroscopie et coloscopie) mais qui ne sont pas entendus. Camille  se plaignant de douleurs abdominales, n’est-ce pas par là qu’il faut commencer ?

Relation de cause à effet ? en fin de journée, on vient nous annoncer que Camille passera une fibroscopie vendredi. Pas de coloscopie car les symptômes ne sont pas suffisamment nombreux ou associés pour faire penser à un autre diagnostic nécessitant cet examen. Pourtant, Camille aura une anesthésie générale. Pourquoi ne pas en « profiter » pour faire les deux examens ? Nous craignons en effet qu’elle puisse souffrir d’une maladie de Krohn, déjà présente chez un membre de sa famille.

On nous dit qu’une écho abdominale est programmée. Aujourd’hui peut-être… ou alors demain…

Mercredi : Camille est réveillée par la puéricultrice pour l’emmener passer un EEG (recherche d’une éventuelle cause neurologique à la douleur abdominale…). Personne n’était prévenu.

Un nouveau bilan sanguin est effectué… c’est vrai, elle n’en avait pas eu depuis deux jours, ça devenait inquiétant !

Toujours pas d’écho abdominale.

Jeudi : écho abdominale pour recherche éventuelle de calculs. Résultat négatif.

Vendredi : fibroscopie sous AG. Résultat négatif. Nous sommes au moins rassurés sur ce plan là, mais nous aurions aimé l’être aussi sur une anomalie éventuelle des intestins. Peut-être pour une autre fois ?

Le chef du service gastro-entérologie (toujours le même…) revient nous voir en coup de vent après l’examen juste pour nous dire, triomphant, qu’il aurait trouvé la clé du problème : … les dents !!! La porte se referme. Et toc, en voilà un diagnostic d’enfer !

Et oui, après la puberté, la constipation chronique (qui ne l’était plus deux jours plus tard), la cause psychologique (bientôt on va nous dire que Camille fait une dépression..), ce sont maintenant les dents ! L’équipe patauge vraiment dans la semoule mais ne s’avoue pas vaincue pour autant en refusant de faire passer à Camille des examens en rapport avec sa douleur.

Un bilan dentaire complet il y a un an, avoir soins de plusieurs caries et sellement des sillons, un suivi régulier tous les deux mois ne suffirait apparemment donc pas et la dentiste vue un mois auparavant se serait donc trompée sur l’état dentaire de Camille ? Effectivement, Camille a beaucoup de dents noires mais qui n’ont rien à voir avec des caries mais avec une mauvaise qualité de l’émail (poussée à l’extrême il est vrai…) et à une salive vraisemblablement très acide. La plupart des personnes savent que ces deux raisons entrainent le résultat actuel, mais ce chef de service n’est apparemment pas au courant et était trop content visiblement de trouver enfin la cause d’un problème restant inexpliqué. L’hygiène et le suivi dentaire n’y sont absolument pour rien. Confirmation par l’interne qui examine Camille dans la journée.

Vendredi soir 21 heures : sortie de Camille et retour à la maison avec… une ordonnance de Spasfon et de Forlax (car le diagnostic de constipation chronique est le dernier en date…).

La semaine prochaine, j’ouvre mon cabinet de voyance.

En attendant, Camille se plaint encore régulièrement, pas de façon intense, mais un peu tous les jours, et nous ne sommes vraiment pas satisfaits de cette grosse semaine d’hospitalisation où les choses ne sont pas pris en main, et où pas grand chose n’est fait pour soulager les douleurs et chercher les causes du problème qui reste non résolu.

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