Ce week-end, nous sommes allés suivre une formation ABA (Analyse Appliquée du comportement) organisée par une association et animée par une psychologue spécialisée dans cette approche.
« L’ABA a pour objectif la modification du comportement par la manipulation de l’environnement. Elle définit un ensemble de procédures qui permettent la modification des comportements en s’appuyant sur trois objectifs principaux :
– augmenter la fréquence d’apparition des comportements adaptés
– diminuer la fréquence d’apparition des comportements inadaptés
– mettre en place l’apprentissage de nouveaux comportements ».
Une vingtaine de personnes était présente, et nous étions les seuls parents d’enfant non diagnostiqué autiste. Le but de tous était cependant le même : arriver à gérer les difficultés comportementales de nos enfants, notamment pour ce qui concerne le sommeil, la propreté, le jeu… et tout comportement inadapté socialement.
Si la formation a été intéressante dans son contenu, nous avons trouvé la forme catastrophique.
Longue, lourde et indigeste, la diffusion sur écran via un vidéo-projecteur de toutes les pages d’un livret sur la méthode ABA que nous avions par ailleurs sur papier devant nous a été difficile à supporter la première journée.
Et si la psychologue commence pourtant la formation par un « Surtout, n’hésitez pas à m’interrompre, je préfère lorsque c’est interactif, c’est plus intéressant », elle botte systématiquement en touche lorsqu’une question concrète lui est posée, avec des « on peut avancer ? », « on n’aura jamais fini ! » plutôt exaspérés.
Ou plus étrange, un répétitif « je n’ai pas compris la question ». Questions qui venaient à chaque fois pourtant d’une « collègue » psychologue…
Philippe l’a par exemple interpellé sur le comportement de Camille, très pénible, qui consiste à le réclamer parfois lorsqu’il est absent (par exemple le mercredi matin) dès 10 h. Comment la faire patienter jusqu’au soir ? La question venait à pic puisqu’il était question de la façon de répondre à la sollicitation d’un enfant qui demande un jouet en hurlant. (Attendre qu’il ne pleure plus, le féliciter de son comportement puis lui donner le jouet, mais surtout pas lui donner alors qu’il pleure, ce serait une consolidation de son comportement…).
Eh bien, pour notre cas, la réponse a été « je sais, c’est pas facile parfois »… ?! … Instructif pour notre quotidien, non ?
Si la formatrice semble avoir une bonne expérience dans le domaine, elle a visiblement du mal à la faire partager et s’ouvrir sur d’autres problématiques.
Autre réflexion entendue : « ils sont normaux… de ce point de vue là en tout cas ! ». (en parlant d’une certaine partie de l’alimentation).
Le mot « normal » a été plus qu’utilisé durant ces deux jours. A mon goût en tout cas et cela me gêne.
Deuxième jour : applications pratiques. Cette fois, pas de livret. Nous avons donc droit au défilement sur écran mais sans support écrit à ramener à la maison. Un bon moyen pour travailler la mémoire. On se console comme on peut.
Chaque domaine est donc passé en revue : le jeu, les interations sociales, la toilette… mais toujours très rapidement et avec une suite de comportements à avoir qui pourraient s’appliquer à tout enfant ordinaire. Exemple pour le sommeil : activité calme avant le coucher (ah bon ?), instaurer un rituel…etc… rien de nouveau sous le soleil.
En cas de problème, se reporter à la théorie de la veille…
Pour en finir, je vous conseille le livre suivant : « L’autonomie pas à pas » Enseigner les compétences quotidiennes aux enfants ayant des difficultés d’apprentissages – Bruce L. Baker, Alan J. Brigtman – Autisme France Diffusion.
Il a servi à la formatrice pour la préparation de cette formation. Pratique, moins cher, réellement applicable au quotidien, utilisant les mêmes principes… excellente alternative à mon avis.
Et pendant ce temps-là, Camille s’amusait à un anniversaire….